Vallée d’Aoste et parc du Grand Paradis – août 2022

5 jours 64km 4850 m D+ (lien vers le parcours : http://www.randogps.net/randonnee-pedestre-gps-italie-306.php?num=32)

Lac Rosset avec au fond les Levanna

Jour 1 – Parking d’Usellières – Refuge Chalet de l’Epée (4,2 km 520m D+ 1h30)

Pas simple d’organiser une boucle de 6 jours dans le Val D’Aoste et le parc du Grand Paradis. La situation des refuges nous oblige à quelques contorsions. A défaut d’une boucle nous avons fait un grand 8 en passant 2 nuits au refuge de Bénévolo.

Neuf au départ de cette randonnée, j’avais fixé le lieu de rendez vous à Valgrisenche afin de déjeuner ensemble avant d’attaquer la grimpette. Après un repas bien copieux à la brasserie de l’Aouille qui nous tiendra jusqu’au soir, nous poussons en voiture jusqu’à Uselières au fond de la vallée et débutons notre marche direction refuge du Chalet de l’Epée

Du parking compter 1h30 pour atteindre le refuge et 520 D+. Après 15′ de montée, lorsqu’on quitte la piste forestière pour s’enfoncer dans un bois, vous pénétrez en fait dans une forêt de mélèzes multicentenaires très impressionnants.

Départ J2 du refuge Chalet de l’Epée

Jour 2 – Refuge Chalet de l’Epée – Refuge Benevolo (20,5km 1830m D+ 7H)

Sentier 11 vers le refuge Mario Bezzi et le Col de Bassac, en face le glacier Plattes de Chamois et son sommet à 3610m

Nous décidons de rejoindre le refuge Bénévolo par le colle di Bassac et non par le Colle de la Finistra qui se situe juste au dessus du refuge Chalet de l’Epée, 470m plus haut. Cette dernière option nous aurait obligé à redescendre à Rhèmes Notre Dame avec une longe remontée que j’imaginais monotone vers Bénévolo. Nous optons donc pour la Haute Route Glaciaire direction plein sud. Le sentier en balcon est plutôt agréable et le temps est radieux. L’alternance de montées et de descentes nous aura bien mis en appétit et nous déjeunons 400m sous le col juste avant le pierrier. Les pâturages sont désespérément secs et quelques vaches errent au loin à la recherche d’un point d’eau.

La montée sur le sentier 12B jusqu’au col est une longue traversée d’un pierrier assez pentu. Une petite appréhension me gagne et je « serre les fesses » jusqu’en haut. Le col de Bassac est vaste et plat, la vue porte à l’ouest jusqu’au Mont Blanc et à l’est se dégage le Gran Paradiso. Le temps d’une pause sieste, le soleil nous cuit à l’abri du vent. La redescente est plutôt aisée et nous avons la chance de voir, 100m sous le col, s’envoler 2 lagopèdes alpins.

Arrivés au Plan Pastour, une fontaine proche d’un abri de berger en aluminium nous permet de remplir nos gourdes vides, nous remontons direction le lac de Goletta puis bifurquons vers le refuge de Benevolo que nous apercevons 300m plus bas. Le chemin est assez fréquenté mais ne nous empêche pas de voir un renard de belle taille aussi surpris que nous. Longue et fatigante journée de marche qui nous fait arriver à 18h au refuge.

Descente vers Bénévolo

Jour 3 – Refuge Benevolo – Refuge Savoia (11,4km 837m D+ 4H00)

Malgré les premières douleurs consécutives à la longue étape d’hier, nous attaquons hardiment le col Rosset. En abordant le vallon de la Gran Vaudala juste après avoir rejoint le sentier 12, nous observons sur le flan sud ouest du Cornet, un troupeau de chamois. Il nous reste 700m avant le col, Madeleine est partie seule devant. J’essaye de la rejoindre mais le pierrier final alternant avec des portions de terre friable voire de sable est très pentu et physiquement éprouvant. J’arrive là haut à bout de souffle. La vue est merveilleuse. Nous ne sommes pas seuls au col car l’accès versant sud-est se fait facilement depuis le parking du refuge Savoia. La descente après le col est très raide mais sans difficulté. Nous arrivons au lac du Rosset et pique niquons sur la petite ile située au nord du lac, après, pour certains, un petit plongeon dans ses eaux limpides mais fraiches. Les cris des filles résonnent encore.

le lac Rosset avec au fond le Gran Paradiso 4026m

Nous arrivons de bonne heure au refuge Savoia et attendons le bus de 17H qui doit nous mener au refuge de Guido Muzio. En effet, lorsque j’ai réservé tous les refuges mi-juin, Savoia était déjà complet et j’ai dû me creuser la tête pour trouver un plan B. Je ne suis pas déçu car la descente en bus du Colle del Nivolet est très spectaculaire et de toute beauté. La route est étroite et serpente en lacets sur une dizaine de kilomètres, longeant les lacs Agnel et Serru (réserve d’eau de la ville de Turin). A chaque virage, on croit plonger dans le vide. Le panorama est grandiose. L’accueil au refuge Guido Muzio est très chaleureux. A 3,50€ le verre, les spritz s’enchainent.

Jour 4 Refuge Savoia – Refuge Bénévolo (11,4km 830D+ 4H)

Ce matin, retour au refuge Bénévolo mais cette fois par le col de Nivoletta au sud du Col Rosset. Nous remontons en navette au refuge Savoia. Nous prenons un café en regardant les touristes arrivés en masse pour passer la journée dans ce décor idyllique, propice aux balades tranquilles à 2600m d’altitude. Nous remontons tranquillement vers le lac Leita que nous laissons sur notre droite puis attaquons l’unique difficulté de la journée. Equipée de courtes échelles en métal et de câbles de sécurité, le passage très abrupt mais assez court m’oblige à me concentrer pour dominer ma peur. Je me rends compte que le reste du groupe passe la difficulté avec une totale décontraction. On ne se refait pas. La vue est magnifique sur les lacs en contrebas.

Le petit passage délicat avec au fond le lac de Leita et de Rosset

La montée jusqu’au col est plutôt facile. Arrivés là haut, les plus courageux tentent l’ascension de la pointe Basei à 3338 m, mais un randonneur tétanisé par la peur empêche les grimpeurs d’avancer et bloque l’accès au sommet. Nous déjeunons et siestons sur les rochers à l’abri du vent.

Glacier de Lavassey au premier plan et la Tsanteleina au fond 3602m

Nous redescendons face au glacier de Lavassey. Nous poursuivons sur une moraine glaciaire puis dans les pâturages ou paissent quelques vaches Valdostaine pie rouge. Je descends seul . j’aime ces moments de communion avec la nature. Le refuge se détache au loin sur son promontoire, on le tient en ligne de mire depuis le col. L’accueil y est toujours aussi sympathique et en français.

Refuge Bénévolo

Jour 5 Refuge Bénévolo – Refuge Mario Bezzi – Parking Usellières (17km 830D+ 4H30)

Ce matin, le temps est couvert et menaçant. Au moment de partir vers 8h30, une pluie soutenue nous surprend. Nous apercevons le groupe Allibert parti il y a une demi heure qui avance péniblement sous l’ondée dans les lacets qui mènent au lac de Goletta. Nous décidons d’attendre la fin de l’averse avant de partir. A 9h, c’est le signal, le temps est frais et nous avalons les 300 premiers mètres du sentier 13D à vive allure. Nous longeons le lac de Goletta et son glacier éponyme dominés par la pointe du Granta Parey à 3387m. Malgré le temps gris et brumeux, le cadre est splendide.

Lac de Goletta et Granta Parey

S’agissant de la dernière difficulté du séjour, nous attaquons les 300 derniers mètres du col de Bassac Déré avec entrain. La montée dans les pierriers est raide mais sans difficulté. Nous redescendons en longeant le magnifique glacier de Gliairetta, sans doute le plus grand de notre trek mais qui a, comme les autres, beaucoup souffert cet été. Une averse nous surprend juste avant l’arrivée au refuge de Mario Bezzi et c’est avec bonheur que nous partageons un repas copieux dans une ambiance chaleureuse. Après une assiette de charcuterie, une zuppa au pain et à la Fontina gratinée, un sauté de veau accompagné de sa polenta et une glace italienne à la crème, nous repartons gaiement le ventre bien lesté. Madeleine me dépasse alors en courant et je décide de la suivre. En 40 minutes, nous sommes au parking d’Usellières, fin de notre trek annuel.

Glacier de Gliairetta

Laisser un commentaire